
En effet, le Parc National des Virunga fait face à une forte pression des activités humaines depuis bien d’années. A part l’invasion des groupes armés, certains leaders communautaires locaux argumentent sur des basés historiques le droit de propriété des terres à l’intérieur de l’espace Virunga comme des terrains communautaires, mais expropriés par le parc sans indemnité alors que la loi avait classé cette partie comme Aire protégée. Et bien au départ, les riverains du parc et les gestionnaires s’entraccusaient, ce qui rendait toujours difficile le travail de fixation des repères marquant de PNVi. Ainsi, l’organisation CEPED en collaboration avec la chefferie de Bwisha apporte sa contribution pour parvenir à un accord de démarcation consensuelle des limites du parc national des Virunga particulièrement dans le groupement de Binza en territoire de Rutshuru.
Acteur environnemental proche des communautés locales, l’association à but non lucratif Centre d’Etude pour la Erotection de l’environnement et le Développement durable (CEPED en sigle) a mis en face des leaders communautaires locaux, les forces vives de la société civile, le délégué du parc des Virunga, des chefs des villages, les délégués de services techniques chargés de la démarcation et des services étatiques.
Pour la première phase de ses activités tenues à Rutshuru-centre du 12 au 13 mars 2018, le CEPED qui a facilité les échanges, voudrait voir une approche purement communautaire et participative pour arriver à une démarcation consensuelle des limites du parc national des Virunga. Souhait dont Monsieur Elias Habimana a d’ailleurs fait allusion en circonscrivant le contexte de la tenue de l’activité lors de son mot de bienvenue entant que Président du Conseil d’Administration du CEPED.
Dans ses stratégies d’actions communautaires, le Centre d’Etude pour la Protection de l’Environnement et le Développement durable cherche à obtenir notamment un engagement consensuel des parties prenantes sur la relance de la démarcation des limites du parc des Virunga dans le groupement de Binza. Et pour y parvenir avec succès, les participants ont été appelés à travailler en sous-groupes pour dénicher les obstacles et des opportunités liées à la reprise des travaux de bornage dans le Binza.
Parmi les principales causes de blocage par exemple, les participants ont essentiellement parlé de l’activisme accru des groupes armés (Mai-Mai, FDLR, Nyatura) dans le PNVI et spécialement aux alentours des limites, les intérêts économiques des agriculteurs qui ont réussi à dépasser les panneaux de signalisations des limites entre le parc et la chefferie, l’implication des politiciens pour des fins électoralistes et le manque de consensus entre les experts (ICCN et communautés) sur l’interprétation des coordonnées géographiques pour clarifier les vraies limites du PNVI selon le feuillet technique n°1 de compilation et analyse des textes légaux délimitant le Parc National de Virunga.
Des recommandations
Les défis les plus capitaux étant répertoriés, le CEPED a ainsi convié toutes les parties prenantes à s’engager dans la formulation des conseils techniques pour aboutir au processus de démarcation participative définitive dans le groupement de Binza. Contenues dans un communiqué final que tous les participants ont eu le plaisir de signer à la fin des échanges, les principales recommandations retenues ont notamment été adressées:
-Au gouvernement congolais, de pacifier les villages du groupement de Binza et de s’impliquer dans la relance des travaux de démarcation.
-Au directeur provincial de l’ICCN et chef de site du PNVi, d’être flexible aux sollicitations des communautés locales et de rendre disponibles les moyens techniques, humains et financiers pour la relance de la démarcation.
-À la chefferie de Bwisha et au groupement de Binza, de redynamiser le cadre d’échange entre la chefferie et l’ICCN et de s’impliquer activement dans la sensibilisation des populations locales sur la démarcation des limites du parc des Virunga.
-À la commission de démarcation des limites du parc des Virunga dans le groupement de Binza, de relancer les travaux de démarcation des limites à partir de Nkwenda vers Ishasha et que la commission soit structurée en tenant compte des compétences locales.
-Aux chefs de villages, terriens et aux communautés locales, de se méfier des gens entrainant les blocages et d’être sincères et honnêtes dans la démarcation des limites.
-Aux organisations de la société civile, de faciliter un climat d’échange entre les communautés locales et les gestionnaires du Parc des Virunga mais aussi d’accompagner le nouveau processus de démarcation des limites du Parc des Virunga dans le groupement de Binza en territoire de Rutshuru au Nord-Kivu.
Pour CEPED,asbl
Eddy KAMBALE
Coordinateur